Centre d’interprétation de la nature de Percé
Projet sélectionné pour représenter l'architecture canadienne dans le cadre d'une exposition sur le Canada à Berlin en 1982, le centre d’interprétation est implanté sur un terrain en pente dominant l’Anse et situé au centre du village de Percé. Le centre d’interprétation comprend principalement un lieu d’accueil pour les visiteurs, un amphithéâtre et une salle d’exposition. Une place publique aménagée au cœur des bâtiments fait office d’amphithéâtre avec comme fond de scène le rocher Percé et l’île Bonaventure.
Completion
1972
Les architectes partent du concept que c’est la nature, et non le bâtiment, qui fait l’objet de l’interprétation. Le bâtiment ne constitue qu’une ouverture, un portail psychologique s’ouvrant sur le paysage immédiat ou lointain. Il exprime et interprète la nature de la région de Percé, de l’île Bonaventure, de la montagne Sainte-Anne et de la côte atlantique.
Alors que le ministère de la Faune du Canada prévoyait ériger un bâtiment de pierre imposant, les architectes optent plutôt pour un bâtiment quadripartite. Ce regroupement de volumes à toits inclinés permet d’atténuer la construction tout en proposant une architecture vernaculaire s’inscrivant dans la tradition gaspésienne.
Les quatre pavillons composés de planches de cèdre et de bardeaux de bois sont nichés à flanc de colline. Dans une recherche d’authenticité, le fini de l’enveloppe de bois a été laissé naturel afin de prendre, au fil des ans, un gris blanchi et doux rappelant les clôtures de perches dans les champs et près de la mer. Le projet se caractérise par la sobriété et la force architectonique de ses masses, « a poignant straightforwardness which is almost unique », comme le définit le critique architectural George Baird.
« Nous tenions, avant tout, à une construction vernaculaire, à la ressemblance des maisons au bord de la mer. Regardez les petits villages de la péninsule gaspésienne, regardez les maisons de l’île Bonaventure. Elles sont plus petites que grosses, souvent modestes, mais la plupart du temps, de belles lignes. C’est en les photographiant que l’idée de pavillons nous est venue. Nous ne voulions pas faire concurrence au rocher de Percé ! Nous désirions, comme la faune, faire partie du décor. L’animer, en somme…
Comme le but de ces Centres d’Histoire Naturelle n’est pas de garder les visiteurs à l’intérieur, mais bien de les faire profiter de la nature, un architecte paysager, M. Georges Daudelin, a conçu le paysage environnant, constitué d’arbres et de plantes indigènes, de pelouses (très peu) et de cailloux des grèves. Les arbres servent à séparer les volumes, à masquer d’abord l’extraordinaire panorama pour donner toute l’importance aux pavillons, pour amener les gens vers eux et leur faire découvrir là la beauté de l’environnement. »
Architecte fondateur