Bibliothèque Raymond-Lévesque
Projet Lauréat d’un concours d’architecture remporté par Atelier TAG + Jodoin Lamarre Pratte architectes en 2008 et récipiendaire de près de 20 prix et distinctions, la Bibliothèque Raymond-Lévesque de la Ville de Longueuil, 5e plus grande bibliothèque du Québec, a une vocation civique et culturelle de première importance pour la communauté. Elle est un des exemples probants du processus de conception intégrée menant à un « art de construire », tel que développé par le consortium sur de nombreux projets récents.
Localisation
Partenaires
Atelier TAG
Envergure
4 000 m² / 11,7 M$
Période de réalisation
2008 — 2011
Les objectifs principaux à la genèse du concept étaient de repenser l’image traditionnelle d’une bibliothèque publique, de piquer la curiosité des visiteurs et des usagers, de concevoir une architecture spécifique à son site, sculptée par les forces de la nature, et de remplacer le secteur boisé devant être retiré pour la construction du projet par un bâtiment en bois. D’une superficie de 4 000 m², le programme se déploie de la ville vers la forêt et gravite autour d’un préau qui favorise les liens visuels et facilite l’orientation des usagers tout en conférant à chaque espace de lecture, de repos ou de travail une qualité propre. Prenant avantage sur des conditions climatiques exceptionnelles, le concept architectural met en place des stratégies bioclimatiques passives reconnues comme novatrices par plusieurs prix et axées sur la ventilation et l’éclairage naturels, plaçant l’usager au centre de la réflexion sur le bâtiment durable. Ce projet réalise des économies d’énergie de 53 % par rapport au bâtiment de référence du CNÉB (Code national de l'énergie pour les bâtiments), et utilise 40 % d’énergie renouvelable, soit solaire et géothermique.
En raison de sa situation géographique, le site bénéficie de conditions météorologiques uniques qui offrent un potentiel remarquable en énergie éolienne. Les principes d’économie d’énergie et bioclimatiques mis en œuvre et reconnus comme novateurs par plusieurs prix récents, placent l’usager au centre de la réflexion sur le bâtiment durable. Le concept bioclimatique de ce bâtiment repose sur l’utilisation des ressources climatiques environnantes : le soleil, l’eau, le vent et le sol (en géothermie). Le projet priorise l’énergie solaire sous forme passive (orientation, éclairage naturel) tout en évitant un gain thermique en période de climatisation entre autres par le choix d’un verre performant. Lorsque les ressources solaires sont insuffisantes ou si les besoins en refroidissement sont supérieurs à la capacité de refroidissement de la géothermie passive (conduit d’apport d’air souterrain), un champ de géothermie d’une capacité de 150 kW fournit plus de 70 % des besoins de chauffage et 100 % des besoins de climatisation. Un concept audacieux d’ouvrants motorisés procure au bâtiment une ventilation naturelle des espaces sur une période couvrant près de 50 % des heures d’ouverture de la bibliothèque. En plus de l’économie d’énergie engendrée, il en découle un contact privilégié avec le parc naturel environnant.
L’hiver, la neige qui recouvre la cour intérieure reflète la lumière, augmentant naturellement la luminosité des espaces vitrés de la bibliothèque. Cette fluidité avec le paysage offre une qualité temporelle à la bibliothèque, chaque saison générant une expérience unique et renouvelée de l'espace.
Consommation énergétique du bâtiment par rapport au bâtiment de référence du CNÉB (Code national de l'énergie pour les bâtiments)
Consommation énergétique globale : - 53 %
Énergie solaire et géothermique renouvelable : + 40 %
Éclairage artificiel : - 17 % (30 000 kWh)
Eau : - 40 %
Émissions de gaz à effet de serre : - 120 tonnes
Récupération des déchets durant la construction : + 90 %
« L'acte de construire une bibliothèque dans une communauté possède une grande valeur symbolique, identitaire et créative. À Saint-Hubert, à l'époque de la construction de la bibliothèque, nous pouvions enfin rêver d'un lieu qui reflète notre vision d'un espace de rassemblement ―une sorte de centre communautaire― qui sert de lieu de diffusion de connaissances.
L’architecture du lieu, sa fenestration qui laisse entrer la lumière à profusion et offre un coup d’œil sur un boisé changeant au rythme des saisons, incite le citoyen à y passer du temps. Déconnecté du marchandage urbain, les citoyens s’approprient le lieu qui devient un pivot de la communauté et un point de rencontre. Bien que la lecture soit un geste individuel, les lecteurs, dans leur besoin de grégarité aiment à se retrouver autour d’une action commune dans un univers apprivoisé qui devient le troisième lieu de vie. »
Chef du service des bibliothèques, Ville de Longueuil
« Traverser le seuil d'une belle bibliothèque qui répond aux normes et aux exigences du XXIe siècle est un plaisir à tout moment pour le personnel et pour la communauté. La bibliothèque Raymond-Lévesque s'est rapidement installée dans le paysage et est devenue la fierté des citoyens. Intégrée de manière transparente dans le Parc de la Cité, une zone de conservation de la flore et de la faune, c'est un arrêt important, comme en témoignent les statistiques de fréquentation qui ont quadruplé depuis son ouverture.
Le commentaire qui revient le plus souvent est le fait que la bibliothèque est un bâtiment lumineux, bien intégré à l’environnement naturel. Les espaces sont invitants et les architectes ont répondu aux besoins fonctionnels en offrant aux abonnés des parcours efficaces et agréables. Raymond-Lévesque propose des aires d’écoute de musique et de films, un espace jeune adapté aux familles avec des sections distinctes pour les différents groupes d’âge. Tous les rayons et les tables possèdent un éclairage intégré unique qui ajoute à l’efficacité et à l’ambiance. Le bois torréfié que l’on retrouve à l’extérieur a été également choisi pour l’escalier intérieur et l’ameublement intégré, réchauffant ainsi le béton et le linoléum.
La bibliothèque est devenue un lieu de rassemblement, comme l’était autrefois le parvis de l’église. Après la maison et le travail, c’est le « troisième lieu » que fréquentent les citoyens. Pour y parvenir, la bibliothèque offre des espaces propices aux échanges. En plus des salles de travail, les abonnés ont adopté le Café Dewey, la terrasse protégée et l’Espace Presse où ils prennent leurs courriels, écoutent les nouvelles ou lisent les journaux en format papier ou numérique. Et enfin de l’espace pour la mise en valeur de la collection, de l’espace pour lire, se détendre ou s’informer avec son immense salle de lecture, le Météore réservé aux adolescents ou l’Espace-temps pour les passionnés de généalogie. La bibliothèque est également un lieu de travail agréable avec du mobilier ergonomique fait sur mesure, une disposition appropriée des comptoirs de services et d’aide au lecteur, plusieurs parcs à chariots, un grand espace de livraison et une salle de tri adaptée aux 10 000 boîtes qui y transitent chaque année.
Une bibliothèque inspirante pour les bibliothécaires et les architectes qui viennent encore la visiter après deux ans d’ouverture pour y découvrir les exemples d’un mariage réussi entre architecture et fonctionnalités. »
Chef de division bibliothèque Raymond-Lévesque, développement des collections et médiation des savoirs
Un an après son achèvement, la bibliothèque Raymond-Lévesque a enregistré une augmentation de 200 % des prêts (335 000 en 2011 par opposition à 174 000 en 2010).
En outre, la bibliothèque a attiré en moyenne 650 personnes par jour en 2011, contre 250 en 2010.