Pavillon pour la Paix Michal et Renata Hornstein du Musée des beaux-arts de Montréal
Le concours d’architecture a été organisé dans le cadre des célébrations du 375e anniversaire de la métropole en 2013 et remporté par Atelier TAG et Jodoin Lamarre Pratte architectes. Situé sur la rue Bishop au sud-ouest du pavillon principal, ce bâtiment ouvert à la communauté et dédié à l’art international et à l’éducation permet d’exposer des collections anciennes et modernes ainsi que de nouvelles acquisitions, en plus d’héberger l’Atelier international d’éducation et d’art-thérapie Michel de la Chenelière.
Localisation
Partenaires
Atelier TAG
Envergure
4 000 m² / 24 M$
Période de réalisation
2013 — 2016
« Avec Manon Asselin architecte et Jodoin Lamarre Pratte architectes en consortium, nous croyons que 1 + 1 = 3 ! D’une part, la capacité de la jeune firme atelier TAG de répondre aux enjeux des divers publics de manière créative et empathique et d’autre part, la rigueur et l’expérience de la firme Jodoin Lamarre Pratte architectes se complètent pour offrir un design résolument novateur, qui prolonge le récit de l’histoire architecturale du campus du MBAM vers le XXIe siècle. »
Directrice et conservatrice en chef du Musée des Beaux-arts de Montréal
Au nom des membres du jury du concours en 2013
Le projet est caractérisé par un voile/écran architectural en profilés d’aluminium, un « escalier-événement » de bois, des aires de détente et de déambulation lumineuses suspendues au-dessus de la rue Bishop, de vastes salles d’exposition, ainsi que des espaces-ateliers et d’art-thérapie. Le programme de cet agrandissement de 4 000 m² se déploie sur 6 niveaux et comprend des liens fonctionnels avec le pavillon Jean-Noël Desmarais, permettant une circulation aisée entre les deux corps de bâtiments.
En plus des fonctions muséales concentrées aux quatre étages supérieurs, le programme inclut des aires communes ―l’« escalier-événement », le hall d’entrée et un espace d’accueil pour les visiteurs―, des ateliers d’art permettant d’offrir des cours au public et de tenir des expositions temporaires, une cafétéria pouvant recevoir des groupes jusqu’à 260 enfants, des vestiaires, des ateliers pour les tout-petits, et des services et locaux de soutien.
L’escalier-événement offre une expérience muséale unique axée sur les visiteurs plutôt que sur les objets. Au-delà d’un élément efficace de circulation, cet espace est conçu pour flâner, pour y déambuler de façon lente. Il offre une promenade urbaine intérieure fluide et lumineuse, avec des vues imprenables sur la montagne et le fleuve : des repères visuels importants qui participent à l’orientation des visiteurs.
Les volumes de verre du Pavillon pour la Paix sont habillés d’une dentelle d'aluminium conçue pour moduler la lumière à l’intérieur du musée et mettre en valeur la rotation entre les deux corps de bâtiment ―l’un étant aligné avec la rue, l’autre tourné vers la montagne. Cette dentelle est composée de rangées de bâtonnets gradués à différents espacements, qui expriment la tension du point de pivotement en façade par une densité plus importante. Pour chaque section provenant d’une rangée, le nombre de bâtonnets a été déterminé en suivant la séquence de Fibonacci, soit de deux à cinq bâtonnets, afin de créer les différentes modulations.
Ce voile/écran est fabriqué avec des profilés d'aluminium extrudés sur-mesure, ce qui a permis d'optimiser le coût de production tout en garantissant une grande précision de fabrication. Les profilés ont été montés sur une sous-structure en acier inoxydable, qui est supportée par le mur-rideau dont les meneaux verticaux sont porteurs. Le travail de recherche en innovation qui a mené à la construction de l’enveloppe est le résultat d’un processus de conception développé en étroite collaboration avec l’industrie. De nombreux tests ont été effectués afin de développer un système d’assemblage unique, où la légèreté de l’aluminium a rendu possible la composition fine et élégante des composantes du mur-rideau.
Le jour, l’enveloppe du pavillon est animée par son environnement et par la lumière changeante, alors qu’en soirée le pavillon se transforme en lanterne dans la ville, dévoilant les espaces chaleureux de bois à travers le voile métalique ajouré.
« Vous avez pensé un édifice qui laissera vivre nos saisons à travers ses murs. Les gens pourront découvrir et redécouvrir les œuvres magnifiques de peintres étrangers, tantôt sous la lumière discrète de nos hivers, tantôt sous celle, puissante, de nos étés. Dans ce lieu, le génie de grands maîtres anciens de la peinture rencontrera la vision de maîtres québécois de l'architecture. Je peine à imaginer une plus belle célébration de l'esprit humain ! »
Ex-première ministre du Québec
Extrait de l'allocution donnée lors du dévoilement du projet
Le concept affirme de grandes préoccupations en matière de développement durable, de consommation locale et de respect du patrimoine environnant. Les éléments principaux suivants ont été considérés : toitures blanches limitant les îlots de chaleur en milieu urbain, abondance en apport de lumière naturelle, éclairage DEL, verre triple « Low E », chêne blanc transformé au Québec, niveau d’isolation supérieure et efficacité énergétique incluant la récupération d’énergie via les systèmes mécaniques. L’équipe s’est assurée d’atteindre des standards muséaux de qualité internationale tout en accordant un effort particulier à la simplicité des détails de construction et en privilégiant l’utilisation de technologies et de matériaux québécois.
« La Pavillon pour la paix atteint magnifiquement et efficacement son but en offrant aux visiteurs des galeries, un escalier tout-en-un, un corridor et des aires de détente linéaires qui mènent jusqu’à l’étage supérieur. Il agit sur deux plans en offrant une zone généreuse d’exposition de la collection et en projetant visuellement son énergie et son activité vers la ville à l’extérieur. Le bâtiment est une insertion sensible dans le tissu urbain. Sa façade tient compte de l’échelle des maisons historiques adjacentes. La palette froide et abstraite de verre et d’aluminium à l’extérieur est équilibrée par la chaleur du bois naturel à l’intérieur. La générosité des espaces et le zonage stratégique des espaces facilitent les déplacements des visiteurs et offrent des occasions de socialiser. Le Pavillon est visible de loin et le soir, il se transforme en une lanterne illuminée, offrant ainsi une transition transparente et accueillante entre le musée et la ville. »
Médailles du Gouverneur général en architecture — Lauréat de 2018