Proposition finaliste pour une nouvelle école primaire à Shefford - Concours d’architecture Lab-École
Proposition finaliste développée en consortium avec l'architecte Alexandre Landry pour la nouvelle école primaire Shefford dans le cadre du concours d’architecture en deux étapes du Lab-École. Pour consulter la proposition complète incluant les planches (onglets des étapes 1 et 2), consultez le Catalogue des concours canadiens.
Localisation
Shefford, Québec
Partenaires
Alexandre Landry Architecte
Envergure
4 925 m²
Période de réalisation
2019
École primaire de la Clairière
À l’école primaire de la Clairière, l’architecture se conjugue à la vocation pédagogique de la nature, tout en soulignant l’inclusion du projet dans le tissu communautaire et son environnement forestier.
Dans son ensemble, l’école valorise le jeu, la découverte et les apprentissages à l’extérieur en profitant des éléments naturels du site. L’aménagement global est respectueux de la diversité des écosystèmes et de la protection du patrimoine naturel en minimisant l’empreinte humaine et en proposant des expériences adaptées à chaque lieu.
La cour-clairière
Le projet s’articule autour de la clairière existante au cœur du site. C’est à partir de ce centre que se déploie une architecture perméable vers la tranquillité de la forêt. Chemin couvert, passerelle, puis pavillons gravitent autour de cette cour-clairière, laquelle constitue un espace public à la fois accessible aux écoliers et à la communauté selon les moments de la journée. En ce lieu convergent l’activité, le mouvement, le partage et la lumière.
Le chemin couvert
Le chemin couvert est un préau continu reliant tous les pavillons. Véritable seuil entre la cour et le bâti, il ceinture la cour-clairière et permet une transition douce entre l’extérieur et l’intérieur. Il forme un chemin protégé ininterrompu en toutes saisons, ponctué de bancs de béton sur lesquels les écoliers peuvent s’installer pour dîner. Dans la logique de « l’école sans souliers », ce chemin trouve son écho dans la passerelle à l’étage. Sans obstacles, elle permet l’accès universel à tous les espaces-clés de l’école répartis à ce niveau.
La passerelle
La passerelle offre une circulation libre dans laquelle des assises mobiles ou intégrées, ainsi que des fragments de bibliothèque éclatée créent des opportunités d’apprentissage. Sa matérialité généreuse, avec la structure exposée et le plancher de bois, la rend accueillante et chaleureuse. Elle offre des vues sur une série d’espaces animés ainsi que sur l’environnement naturel. Tout au long de la journée et de l’année, ce chemin habité est un lieu vivant, ponctué d’espaces de socialisation et de contemplation.
Les pavillons dans la forêt
Entourés de forêt, les pavillons d’enseignement offrent un contact privilégié avec l’extérieur par des loggias dédiées à chacune des classes. Ces dernières s’ouvrent sur des espaces extérieurs mi-cour / mi-forêt situés entre les pavillons et pouvant accueillir des classes extérieures.
Les grandes ouvertures qui ponctuent la façade ont été dessinées de façon à ce que les écoliers puissent s’assoir à même leur cadre. Ces sous-lieux intimes sont propices à l’émerveillement et approfondissent le dialogue entre l’architecture et son environnement forestier.
La structure porteuse dissimulée dans les cloisons crée des plans libres sans colonnes d’une grande flexibilité d’aménagement et le plan en équerre des classes permet des usages diversifiés. Conçu pour favoriser l’apaisement et éveiller l’inventivité, les intérieurs sont parsemés d’univers ludiques de petites échelles. Pour inviter au mouvement, chaque pavillon est équipé d’un espace-gradin à l’échelle de l’enfant. Cette circulation habitée qui relie tous les niveaux permet aux écoliers d’admirer le boisé ou la montagne, ou encore aux enseignants de regrouper les élèves en petits groupes.
La montagne, une présence rassurante
Une ouverture entre les pavillons sur le versant sud a été créée afin de rendre la montagne présente dans le quotidien des écoliers, tout en baignant de lumière naturelle la cour-clairière. La brèche résultant de cette ouverture génère une entrée naturelle par laquelle les élèves accèderont à la cour, avant de se diriger vers le foyer ou leurs pavillons respectifs. Le panorama de la montagne sera particulièrement apprécié à partir du grand gradin communautaire de la salle à manger, ainsi que dans le parcours qui mènera les enfants au débarcadère à la fin d’une journée d’école.
Une école accueillante
L’architecture encourage les interactions entre les différents groupes d’usagers, incluant les résidents du secteur et la communauté socioculturelle. Pour être plus accueillants, fonctionnels et consolidés avec le futur centre communautaire, le gymnase, le pavillon collectif et le foyer d’accueil ont été regroupés dans un pôle communautaire donnant sur la nouvelle rue, une future zone publique active.
Le foyer accueille les écoliers et le personnel enseignant et les dirige vers la salle à manger, le gymnase, ou encore les différents pavillons via la passerelle. Les visiteurs du centre auront une entrée dédiée via une placette sur la nouvelle rue.
La salle à manger et le gymnase, lieux fourmillants d’activité, offrent des panoramas sur la montagne et côtoient l’animation de la cour. Des liens physiques et visuels sont favorisés avec l’extérieur à partir du gymnase pour prolonger les apprentissages sur le terrain de l’école. Enfin, l’architecture de la salle à manger est caractérisée par la chaleur de la structure exposée et la continuité vers l’extérieur grâce à des portes de verre sur pivot.
De la cour-clairière à la forêt : deux univers à découvrir
Le contraste des univers entre la cour-clairière et la forêt s’exprime par leurs programmes. Les activités quotidiennes de récréation se trouvent dans la zone contrôlée de la cour-clairière, facilement accessible et caractérisée par des surfaces dures faciles d’entretien. À l’extérieur de l’enceinte de la cour prennent place les activités plus libres en pleine nature. L’activité physique y est encouragée et on y trouve un rangement pour vélos.
Par sa position au centre du site et son insertion parmi des bâtiments à vocation scolaire et communautaire, la cour-clairière est à la fois le cœur de l’école et au cœur de la communauté. Elle offre diverses zones et surfaces pour jouer et découvrir, ainsi que des espaces d’apprentissage innovants qui invitent au mouvement.
À l’extérieur, la nature devient un lieu d’apprentissage. Les interventions sont minimalistes afin de conserver le patrimoine naturel et laisser la biodiversité s’épanouir. On y trouve des sentiers et trois zones forestières : l’érablière, la bétulaie et la pinède, offrant chacune une activité, soit une structure ouverte d’apprentissage rappelant la cabane à sucre, un petit amphithéâtre, lieu de refuge et de jeu, et une plateforme en bois au pied des arbres pour se reposer ou y tenir une classe extérieure.
Des buttes réutilisant la terre excavée des travaux de construction créent des reliefs en périphérie du site. Elles deviennent des surfaces de jeu dans le paysage à proximité des pâturages. Des moutons, chèvres et autres animaux y paissent, offrant un environnement apaisant aux enfants.
Développement durable et approche constructive
La proposition s’inscrit dans une démarche de développement durable par la réutilisation des sols, le choix des matériaux et une architecture bioclimatique pour une gestion efficiente des ressources énergétiques. L’orientation et l’agencement des pavillons ainsi que des doubles hauteurs permettent le déploiement de systèmes passifs, assurant ainsi le confort des usagers toute l’année. Les arbres devant les façades diminuent les îlots de chaleur et sont des parasols naturels pour les classes. Les eaux pluviales provenant des bâtiments, du ruissellement, de la percolation ou de l’infiltration sont également traitées avec attention.
Les matériaux utilisés sont sains, faciles d’entretien, naturels et locaux (bois, béton, pierre) et la trame orthogonale permet des espaces flexibles. La typologie pavillonnaire nécessitant une grande quantité de matériaux pour les murs extérieurs, des stratégies constructives économiques sont déployées comme l’emploi de techniques de construction traditionnelles et la préfabrication pour une utilisation efficiente des matériaux et de la main d’œuvre.
Merci à nos collaborateurs Guillaume Leroux (Leroux+Cyr), Laurent Laframboise (Dupras Ledoux Inc.), Kim Marineau (Biodiversité conseil), Antoine Crépeau (WAA+) et Daniel Houle (Marchand Houle et associés).
Nous tenons également à saluer l’initiative du Lab-École et la grande qualité des projets soumis.