Restauration de la chapelle Notre-Dame du Sacré-Cœur
La chapelle du Sacré-Coeur de la basilique Notre-Dame a été construite de 1889 à 1891 selon les plans des architectes Henri-Maurice Perreault et Albert Ménard. Prédominée par un style néo-gothique, la chapelle est typique de l’éclectisme architectural et de la volonté d’orientalisation de la culture architecturale à la fin du XIXe siècle. Elle se caractérise alors par l’opulence de ses boiseries et de son décor sculpté. À la suite d’un incendie survenu le 7 décembre 1978, la chapelle est entièrement détruite à l’exception d’un bas-côté et d’une partie du jubé.
Localisation
Envergure
6,5 M$ (1982)
Période de réalisation
1979 — 1982
Le respect du plan original, la préservation optimale des éléments originaux et la reconstitution des niveaux inférieurs résument l’approche restauration / rénovation qui délaisse toutefois l’option d’une reconstruction à l’identique. Une équipe d’artisans se sont affairés à redonner l’âme au lieu en ravivant l’espace de la chapelle et le retable en bronze de Charles Daudelin, et par l’ajout d’une nouvelle voûte au fini intérieur en tilleul. Le projet a été guidé par les principes de consolidation / différenciation de la théorie de la restauration critique élaborée dans la Charte de Venise de 1964.
L’ancienne voûte, critiquée par des auteurs tel Toker, a été remplacée par l’élément hautement moderne du projet : une voûte de panneaux triangulaires en bois incluant deux lanterneaux permettant d’éclairer le retable et le choeur. La voûte autoportante longitudinalement, d’une portée de 26 mètres, s’appuie sur le mur mitoyen existant et sur une nouvelle structure. Elle allège l’ensemble, et grâce aux lanterneaux, suggère une ouverture vers le ciel. Cet espace apaisant, tout en luminosité et en liberté, se définit par l’unité des matériaux et l’harmonie de l’ensemble. La vivacité des couleurs où les tonalités d’orangés ont préséance ranime la flamboyance de la chapelle. Peu d’édifices à Montréal peuvent se targuer d’une alliance aussi réussie entre historicité et modernité. Cette réalisation fut acclamée comme une restauration intelligente et sensible.
Jodoin Lamarre Pratte architectes (alors Jodoin Lamarre Pratte et associés, architectes) a été retenue en décembre 1978 pour reconstruire la chapelle. M. Denis Lamarre, architecte fondateur de la firme, avait alors suggéré de reconstruire la chapelle en partie selon les plans originaux et de moderniser certains éléments, plutôt que d’effectuer une restauration entièrement fidèle à la construction originale.
On peut voir M. Denis Lamarre sur la photo ci-contre, alors qu'il effectuait une visite sur le chantier en 1981.